Une actualité positive pour la zone émergente
Si nous faisons un bilan des événements de ces derniers mois, nous pouvons constater qu’ils sont dans l’ensemble très positifs pour les obligations d’entreprises émergentes. Il y a d’abord eu le début de la campagne de vaccination, même s’il est vrai que cette campagne va certainement se faire de façon plus rapide dans les pays développés. Toutefois, les marchés émergents vont bénéficier de l’appétit pour le risque grandissant qu’entraînent ces bonnes nouvelles sur le plan sanitaire. D’autre part, les économies des pays émergents sont aujourd’hui pour la plupart dans un environnement de restrictions liées à la crise sanitaire beaucoup moins fort que celui des économies développées, notamment européennes. Ce retard relatif dans la campagne de vaccination a en conséquence moins d’impact.
Une bonne illustration de cette situation a été de voir l’économie chinoise terminer l’année 2020 sur une note très positive, avec la publication mi-janvier de sa croissance du PIB au 4e trimestre à +6,5% en rythme annualisé. Cela signifie que sur cette année 2020, l’économie chinoise a cru de +2,3%, ce qui en fait le seul pays du G20 à avoir connu une croissance positive sur l’ensemble de l’année dernière. Par ailleurs, les résultats des entreprises des pays émergents ont continué à être supérieurs aux attentes. Ils ont été très encourageants pour le 4e trimestre 2020 et nous nous attendons à ce que ce soit encore le cas pour ce début d’année 2021. Ils sont notamment portés par la reprise de la croissance chinoise et du commerce international.
Des entrées de capitaux importantes
Un autre phénomène positif s’est accéléré ces dernières semaines : les entrées de capitaux sur le crédit émergent sont très importantes. Nous avons vu un intérêt de plus en plus global pour cette classe d’actifs, ce qui va permettre aux entreprises de notre fonds EM 2024 de bénéficier d’un accès favorisé aux marchés, et éventuellement au marché primaire. Ces éléments constituent naturellement des opportunités potentielles pour notre portefeuille.
L’élection de Joe Biden aux Etats-Unis a été un élément très important de cette fin d’année 2020. La conclusion principale que nous en tirons, c’est que les relations politiques entre la Chine et les Etats-Unis pourraient être moins imprédictibles que ce que nous avons connu durant le mandat de Donald Trump. Il s’agit d’un élément positif supplémentaire, qui a été salué comme tel par les marchés. Pour autant, nous ne nous attendons pas non plus à une détente totale et à une normalisation complète de ces relations. Nous pensons qu’il y aura encore des épisodes de volatilité, avec des tensions notamment dans le secteur de la technologie. A ce stade, nous n’avons d’ailleurs pas d’exposition à des entreprises chinoises qui seraient détenues entièrement ou en partie par l’Etat chinois ou par des provinces chinoises, de façon à éviter des décisions politiques qui auraient trop d’impact dans le portefeuille.
Des politiques accommodantes
Autre élément décisif de l’année 2020, et qui restera dans les mémoires, l’activisme des banques centrales. Elles ont soutenu les marchés financiers au 2e trimestre 2020 et permis un rebond généralisé des valorisations. Nous nous attendons à ce que les banques centrales restent accommodantes en 2021 et que les taux se maintiennent à des niveaux bas, en particulier en Europe. Il s’agit là encore d’un facteur de soutien très positif pour les obligations des entreprises émergentes, car ce mouvement va venir renforcer les flux entrants dans la classe d’actifs dans les années à venir.
Dernier facteur de soutien, la dépréciation du dollar. Il s’agit d’un élément important lorsque l’on se penche sur la classe d’actifs des obligations d’entreprises émergentes. Cette dépréciation est notamment liée aux plans de relance importants aux Etats-Unis, qui doivent être financés par des émissions de dette. Elle devrait se poursuivre, selon le consensus, et avoir un impact positif sur le sentiment de marché en termes d’actifs émergents, et donc pour la dette d’entreprise émergente.
Point macroéconomique pour conclure : les prévisions du FMI sont très parlantes. Pour 2020, les pays émergents ont certes connu une croissance négative, mais dans une ampleur bien moindre que les pays développés. C’est notamment lié au fait que le secteur manufacturier, qui pèse beaucoup plus lourd dans ces économies, est reparti bien avant le secteur des services. Et en 2021 et 2022, toujours selon le FMI, la surperformance des économies émergentes devrait se poursuivre.