La déclaration 2021 Global Investor Statement to Governments on the Climate Crisis constitue l’appel le plus fort jamais lancé par les investisseurs aux gouvernements pour qu’ils relèvent leurs ambitions en matière de climat et mettent en œuvre des politiques significatives, sous peine de manquer une vague massive d’investissements dans la lutte contre la crise climatique. En particulier, la déclaration de 2021 demande que les rapports financiers liés au climat soient non seulement améliorés, mais obligatoires, et reconnaissent clairement la crise climatique. Cette déclaration reflète également les impacts dévastateurs de la pandémie du COVID-19 et appelle à des plans de relance économique qui soutiennent la transition en cours vers un avenir à zéro émission.
Élaborée par les sept partenaires fondateurs de The Investor Agenda, la déclaration se lit comme suit : « …Nous pensons que ceux qui se fixent des objectifs ambitieux en vue d’atteindre zéro émission, et qui mettent en œuvre des politiques climatiques nationales cohérentes à court et moyen terme, deviendront des destinations d’investissement de plus en plus attrayantes… La mise en œuvre complète de l’Accord de Paris créera d’importantes opportunités d’investissement dans les technologies propres, les infrastructures vertes et autres actifs, produits et services nécessaires à cette nouvelle économie. »
Les actifs sous gestion combinés des 457 signataires s’élèvent à plus de 41 000 milliards de dollars US, ce qui représente environ 37 % de tous les actifs mondiaux sous gestion. Cette initiative intervient alors que les gérants d’actifs, y compris Anaxis AM, s’engagent de plus en plus à atteindre l’objectif de zéro émission dans l’ensemble de leurs portefeuilles d’ici 2050 ou plus tôt et à fixer des objectifs intermédiaires de réduction des émissions.
Les investisseurs signataires appellent tous les gouvernements à entreprendre cinq actions prioritaires avant la COP26 en novembre :
- Renforcer leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) pour 2030, conformément à la limitation du réchauffement à 1,5°C ;
- S’engager à atteindre un objectif national de zéro émission au milieu du siècle et définir une trajectoire avec des objectifs intermédiaires ambitieux, y compris des feuilles de route de décarbonisation claires pour chaque secteur à forte intensité de carbone ;
- Mettre en œuvre des politiques nationales pour atteindre ces objectifs, encourager les investissements privés dans des solutions à zéro émission et garantir une action ambitieuse avant 2030, notamment : « la suppression des subventions aux combustibles fossiles à des échéances déterminées, l’abandon progressif de la production d’électricité à base de charbon thermique à des échéances déterminées, conformément à des trajectoires de température crédibles de 1,5°C, l’évitement de nouvelles infrastructures à forte intensité de carbone (par exemple, pas de nouvelles centrales électriques au charbon) et l’élaboration de plans de transition justes pour les employés et les communautés concernés. »
- S’assurer que les plans de relance économique liés au COVID-19 soutiennent la transition vers l’objectif de zéro émission.
- S’engager à mettre en œuvre des exigences de divulgation obligatoire des risques climatiques alignées sur les recommandations de la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD).
De nombreux pays ont déjà amélioré ou ont promis d’améliorer leurs politiques climatiques, y compris leurs objectifs de réduction des émissions pour 2030, en mettant à jour leurs CDN avant la COP26. Cependant, d’importantes lacunes en matière de politique climatique et de financement subsistent dans presque tous les pays, et le monde n’est toujours pas sur une trajectoire permettant d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Ce constat souligne la nécessité de faire preuve de plus d’ambition.